Premier manuscrit
Le 21 janvier 1896, Thérèse remet à sa soeur Pauline son premier manuscrit autobiograhique…
Pauline, qui avait douze ans de plus que sainte Thérèse, fut, après la mort de Zélie et avant son entrée au Carmel en 1882, la « petite maman » de Thérèse.
Elle prononça ses vœux perpétuels le 8 mai 1884 ; ce même jour, Thérèse fit sa première communion, dont le souvenir allait demeurer gravé dans son coeur…
C’est elle qui lui demanda de rédiger ses souvenirs d’enfance, au cours de l’hiver 1894. Par obéissance, Thérèse écrivit ainsi ses trois manuscrits autobiographiques.
Le 21 janvier 1896, elle lui remit la première ébauche de son travail, désormais connu sous le nom de « manuscrit A » :
« Histoire printanière
d’une petite fleur blanche
écrite par elle-même et dédiée
à la Révérende mère Agnès de Jésus…
C’est à vous, ma Mère chérie, à vous qui êtes deux fois ma Mère, que je viens confier l’histoire de mon âme … Le jour où vous m’avez demandé de le faire, il me semblait que cela dissiperait mon coeur en l’occupant de lui-même, mais depuis Jésus m’a fait sentir qu’en obéissant simplement je lui serais agréable ; d’ailleurs je ne vais faire qu’une seule chose : Commencer à chanter ce que je dois redire éternellement : «Les Miséricordes du Seigneur!!!»…
Avant de prendre la plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie (celle qui nous a donné tant de preuves des maternelles préférences de la Reine du Ciel pour notre famille), je l’ai suppliée de guider ma main afin que je ne trace pas une seule ligne qui ne lui soit agréable. Ensuite ouvrant le Saint Evangile, mes yeux sont tombés sur ces mots : «Jésus étant monté sur une montagne, il appela à Lui ceux qu’il lui plut; et ils vinrent à Lui.» (St Marc, Chap. III, v. 13). Voilà bien le mystère de ma vocation, de ma vie tout entière et surtout le mystère des privilèges de Jésus sur mon âme… Il n’appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu’il lui plaît ou comme le dit St Paul : «Dieu a pitié de qui Il veut et Il fait miséricorde à qui Il veut faire miséricorde. Ce n’est donc pas l’ouvrage de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.» (Ep. aux Rom. chap. IX, v. 15 et 16).«
Après la mort de Thérèse, Pauline fondit les trois manuscrits (A, B, C) en un seul texte, et composa ainsi la version devenur célèbre sous le titre « Histoire d’une âme ». C’est également elle qui prit les notes qui constitueront l’édition des « derniers Entretiens », recueil des paroles de Thérèse au cours de ses ultimes mois.
Réélue plusieurs fois prieure du Carmel de Lisieux, elle le restera finalement, par décision du pape Pie IX, jusqu’à sa mort en 1951.