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Un miracle de St Joseph

Mars 2021- Mars 1873

En mars 1873, Zélie croit la dernière heure de sa petite Thérèse arrivée. Dévastée, elle s’en remet, avec une ardente confiance mêlée de larmes, à l’intercession de St Joseph…

« Ma petite fille allait de plus en plus mal. Lundi dernier, j’ai envoyé chercher un autre médecin, M. Belloc. Il est venu vers cinq heures du soir. Après avoir examiné l’enfant, il m’a demandé ce que je lui donnais. Je lui ai dit ce que j’avais fait ; il a trouvé que c’était bien, mais insuffisant pour la nourrir dans l’état de faiblesse où elle était réduite.
Il pense que l’on peut alimenter un enfant sans lait, pendant deux ou trois jours, mais pas davantage. Et en voilà 15 qu’elle ne prenait que de l’eau d’orge presque sans lait et depuis deux jours de l’eau de gruau sans lait. Enfin, il me dit : « Il faut le sein tout de suite à cette enfant, il n’y a que cela qui puisse la sauver. »
Je ne savais comment faire, car je ne pouvais songer à la nourrir moi-même et je n’avais aucune nourrice en vue. Je lui ai exposé mon embarras, alors, il m’a fait une ordonnance : il fallait, deux fois par jour, lui donner une cuillerée d’eau de riz avec une d’eau de chaux, dans deux cuillerées de lait.
Quand j’ai vu cette ordonnance, je me suis dit : « Ma petite fille est perdue, elle ne pourra supporter deux tiers de lait dans l’état où elle est. » Mme Leriche est venue la voir ce soir-là, elle en a été si saisie qu’elle s’est couchée sans souper et n’a fait que pleurer. Elle regardait son enfant et disait : « S’il était dans cet état, j’en mourrais ! »
Enfin, le soir, je cherchais le moyen de me procurer une nourrice à tout prix lorsque je me souvins d’une femme que je connais particulièrement et qui me convenait sous tous rapports . Mais son enfant a juste un an de plus que la mienne, je trouvais le lait trop vieux. Il était 7 heures, je pars chez le médecin ; je lui parle de ma nourrice d’un an. Il réfléchit un peu et me dit : « Il faut la prendre tout de suite, c’est la seule ressource maintenant, pour sauver votre enfant, et si cela ne la sauve pas, du moins, vous n’aurez rien à vous reprocher. »
S’il n’avait pas été si tard, je serais partie à l’instant chercher la nourrice. La nuit m’a paru longue. Ma petite ne voulait presque pas boire ; tous les indices les plus graves qui ont précédé la mort de mes autres petits anges, se manifestaient et j’étais bien triste, persuadée que la pauvre chérie ne prendrait pas le sein dans l’état de faiblesse où elle se trouvait.
Je suis donc partie dès le point du jour, vers la nourrice qui demeure à Semallé, situé à près de deux lieues d’Alençon . Mon mari était absent et je ne voulais confier à personne le succès de ma démarche. J’ai rencontré dans un chemin désert deux hommes qui m’inspiraient une certaine frayeur, mais je me disais : Ils me tueraient cela ne me ferait rien. J’avais la mort dans l’âme.

Statue de saint Joseph dans la chambre des saints Louis et Zélie, devant laquelle Zélie pria.

Enfin, je suis arrivée chez la nourrice et je lui ai demandé si elle voulait venir de suite avec moi pour habiter chez nous tout à fait. Elle m’a dit qu’elle ne pouvait laisser ses enfants et sa maison, qu’elle resterait huit jours, puis emmènerait la petite. J’ai consenti, sachant que mon enfant serait très bien chez elle.
Au bout d’une demi-heure, nous partions ensemble toutes les deux ; nous sommes arrivées à dix heures et demie. La bonne nous dit : « Je n’ai pas pu la faire boire, elle ne veut rien prendre. » La nourrice regarda l’enfant en secouant la tête, d’un air qui semblait dire : « J’ai fait une démarche inutile ! »
Je suis vite montée dans ma chambre, je me suis agenouillée aux pieds de saint Joseph et lui ai demandé en grâce que la petite guérisse, tout en me résignant à la volonté du bon Dieu, s’il voulait la mettre avec lui. Je ne pleure pas souvent, mais je pleurais en priant.
Je ne savais pas si je devais descendre… enfin, je m’y suis décidée. Et, qu’est-ce que je vois ? L’enfant qui tétait de tout son cœur. Elle n’a lâché prise que vers une heure de l’après-midi ; elle a rejeté quelques gorgées et est tombée comme morte sur sa nourrice.

Nous étions cinq autour d’elle. Tous étaient saisis ; il y avait une ouvrière qui pleurait, moi, je sentais mon sang qui se glaçait. L’enfant n’avait aucun souffle apparent. On avait beau se pencher pour essayer de découvrir un signe de vie, on ne voyait rien, mais elle était si calme, si paisible, que je remerciais le bon Dieu de l’avoir fait mourir si doucement.
Enfin, un quart d’heure se passe, ma petite Thérèse ouvre les yeux et se met à sourire. A partir de ce moment, elle fut complètement guérie, la bonne mine est revenue ainsi que la gaieté ; depuis, tout va mieux. »
(Lettre à sa belle-soeur, mars 1873)

La statue de Saint Joseph à laquelle Thérèse jetait des brassées de fleurs, jardin du Carmel de Lisieux

Plus tard, Thérèse devenue carmélite, témoignera d’un grand amour pour celui qu’elle appelait « le bon St Joseph ! »
« Oh ! que je l’aime ! », dira-t-elle, « Je le vois raboter, puis s’essuyer le front de temps en temps. Oh ! qu’il me fait pitié ! Comme il me semble que leur vie était simple !
Ce qui me fait du bien quand je pense à la Sainte Famille, c’est de m’imaginer une vie toute ordinaire.
Et combien de peines, de déceptions ! Combien de fois a-t-on fait des reproches au bon St Joseph ! Combien de fois a-t-on refusé de payer son travail ! Oh ! comme on serait étonné si on savait tout ce qu’ils ont souffert ! »

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