Grâce et paix !
Ce mot de « grâce » nous est offert de la part de l’apôtre Paul dès le premier dimanche de l’Avent. Et nous l’entendrons de nouveau au terme de ce temps, adressé par l’ange Gabriel à la Vierge Marie : « comblée de grâce ! ».
La grâce, une réalité qui comble. Mais ce que la langue latine ne peut exprimer, le grec le contient, à savoir l’invitation à la joie. Ce qui donnerait : « Réjouis-toi d’être pleine de grâce ». Autant dire que la grâce comble et apaise ; elle est paix, mais aussi elle est joie. Elle procure un grand bonheur, elle est une plénitude.
Ainsi une joie nous est proposée tout au cours de ce mois qui s’ouvre. Mieux, elle nous est promise. A dire vrai, ce n’est pas de refus, car en ces temps de pandémie, une fatigue intérieure se fait de plus en plus ressentir, un marasme se manifeste. Il est fait de débats et de doutes sur les causes de ce mal, son traitement, les protections demandées, ainsi que d’inquiétudes sur les retombées de tels confinements.
Promesse de bonheur ? « Comment cela va-t-il se faire ? » demande la Vierge Marie au quatrième dimanche (Lc 1, 34)
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, et toute sa famille avec elle, n’ont jamais oublié comment les choses se sont passées pour elle, et comment après des années de mal être profond, elle retrouva un soir de Noël sa force d’âme qui l’avait quittée à la mort de sa mère, bien des années plus tôt ; et comment dès lors « en cette nuit où [Jésus] se fit faible et souffrit pour mon amour, il me rendit forte et courageuse et depuis cette nuit bénie, je ne fus vaincue en aucune combat » (Ms A,, 45r°).
« Grâce et paix » qui nous viennent du Christ, y compris dans les situations difficiles, et continuent de se communiquer d’âge en âge. Un don qui ne transforme pas la réalité comme par un coup de baguette magique comme nous aimerions tant, mais qui remplit le cœur de l’homme d’une présence qui comble et d’un bonheur qui se partage.
Acceptons que le Seigneur entre dans nos vies et y accomplisse son œuvre. Un secret reçu par Thérèse un soir de Noël et qu’elle n’a cessé de communiquer depuis lors.
« Grâce et paix », à notre tour et bon temps de l’Avent !
P. Thierry Hénault-Morel, recteur