L’édito – Louis et Zélie nous précédent et nous entrainent
Charité et justice
Charité et justice : Il ne manque pas d’organisations caritatives pour nous alerter, de façon pathétique parfois, sur l’ampleur de toutes les détresses qui frappent nombre de nos frères humains. La journée mondiale des pauvres, le troisième dimanche de novembre, instituée par le pape François en 2017, vient mettre l’accent sur le fait que toute détresse blesse notre humanité.
Louis et Zélie nous précédent et nous entrainent
Entre la chapelle de la Maison famille Martin et la chambre conjugale de Louis et Zélie, sur l’une des trois marches symboliques, sont gravés les mots « Charité et Justice ». C’est un beau rappel de l’une des facettes de la vie de ces saints époux. Leur vie s’ajustait sur cette double exigence qui transcende toutes les idéologies et sectarismes, à savoir :
1 – Une attitude intérieure, mouvement de cœur, de compassion. Elle fait que la misère humaine, matérielle et morale des autres les atteignait car ils les aimaient de cet amour qui rend malheureux tant que cette misère n’a pas cessé. Un mot résume parfaitement cet état d’esprit : la miséricorde, autrement dit cette misère de notre cœur tant qu’un frère souffre. Comme le dit Saint Paul quand un membre du corps souffre, tout le corps souffre (1Cor 12 26). Puissions-nous avoir cette blessure intérieure. Elle nous met à l’abri de l’indifférence et du repli sur soi. Elle nous rend heureux du bonheur des autres. Vivons de cet élan.
2 – Une attitude qui permet de chercher, pour l’autre, liberté et dignité. Saint Louis Martin ne se contentait pas de secourir une misère dans l’instant mais il se démenait pour en faire reculer les causes. L’histoire du mendiant avec de multiples démarches pour le sortir de la rue et le faire entrer à l’hospice est significative. L’engagement durable de Louis dans le groupe Vital Romet, un groupe d’amis aux professions et convictions politiques différentes, un groupe qui s’inscrit, avec Frédéric Ozanam, dans la genèse des conférences Saint Vincent de Paul, en dit long sur son désir de participer activement à la construction « d’une société plus juste et plus fraternelle ».
Quand Zélie va jusqu’à un signalement auprès du tribunal d’Alençon pour soustraire une jeune enfant au mauvais traitement de ses nourrices, de fausses religieuses, elle veut, elle aussi, que chacun soit respecté pour ce qu’il est : un fils, une fille de Dieu. CF 127. La fraternité chrétienne vécue au jour le jour par les saints Louis et Zélie Martin et tant d’autres saints et témoins, est un beau chemin dans lequel nous pouvons avancer confiants et déterminés.
A la suite des saints Louis et Zélie, osons vivre la charité au quotidien. Vouloir la charité alliée de la justice, c’est un chemin qui rapproche de Dieu.
Prions les uns pour les autres afin que le Seigneur nous guide sur ce chemin d’amour du frère qui nous mobilise à faire reculer ce qui est injuste pour lui et donc pour nous.
Vous pouvez compter sur la prière du sanctuaire Louis et Zélie d’Alençon.
Guy Fournier, diacre,
Administrateur du sanctuaire d’Alençon
Novembre 2018