L’édito – Pour se préparer à Noël
« En cette nuit où [Jésus] se fit faible et souffrant pour mon amour, il me rendit forte et courageuse ». (Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, MA, A 45r°)
Nous savons que dans la famille Martin les fêtes chrétiennes sont des moments importants et que l’on s’y prépare, en particulier en lisant des passages de l’Année liturgique de Dom Guéranger.
Comme en retour, on ne peut qu’être impressionné par le nombre de grâces reçues par cette famille à l’occasion de ces fêtes. Pour ne prendre que deux exemples dans la vie de Thérèse, c’est à la Pentecôte 1883 qu’elle bénéfice du sourire de la Vierge Marie qui a amorcé la guérison de ses blessures d’enfance et c’est au cours de la nuit de Noël 1886 que se conforte cette guérison. Elle, si fragilisée par le double deuil de sa mère emportée par le cancer à 46 ans et de la sœur bien-aimée, Pauline, entrée au Carmel sans avoir suffisamment préparé sa cadette à cette nouvelle forme de relation, retrouve au retour de la messe de minuit cette force d’âme qui l’avait quittée. « Par un admirable échange », comme aimaient à dire les Pères de l’Église que Thérèse exprime ainsi : « En cette nuit où [Jésus] se fit faible et souffrant pour mon amour, il me rendit forte et courageuse ». (MA, A 45r°)
Pour ma part, j’avoue être marqué depuis mon arrivée au sanctuaire d’Alençon par ces blessures de l’existence, multiples et souvent très lourdes, que les pèlerins viennent en nombre y déposer. Comme eux, bien souvent, nous aspirons à être guéris de ces blessures ou bien à apprendre à composer avec elles pour avancer dans la vie. La prière y contribue, mais aussi la vie avec les autres et leurs interpellations. Encore faut-il ne pas passer à côté de ces grâces, qui sont les vrais cadeaux de Noël, les demander et par de petits actes de courage, nous dit Thérèse, permettre que ces cadeaux fortifient nos cœurs et nous conduisent « de victoires en victoires. »
Alors bon temps de l’Avent !
P. Thierry Hénault-Morel, recteur du sanctuaire
Décembre 2019