La prière, temps perdu ou temps gagné dans la vie familiale ?
31 janvier 2021
C’est dans la famille que nous découvrons notre identité… et donc l’altérité : la première perception de soi vient avec la perception de l’autre, et les confond. L’enfant prend conscience de son être et de celui d’autrui, avant d’avoir conscience de leur séparation.
Cette découverte de l’impossible fusion, de l’inéluctabilité des désaccords des coeurs et des volontés, sera un premier déchirement. À travers la nécessaire acceptation de soi – son existence, ses limites, ses dons, sa mission spécifique qui va se déployant au cours de la vie – et d’autrui – qui n’est ni un esclave, ni un miroir – l’enfant entre en relation : avec le réel, avec son prochain… et avec Dieu.
Mais l’enfant n’est pas seul à « naître » dans la famille. On « naît » père ou mère, quand on accueille un enfant. On « naît » frère ou soeur… Tante, oncle, cousin, grands-parents… Et, pour chacun, la famille est une école, un apprentissage de l’amour et de la justice – donner à chacun sa juste place, ajuster ses attitudes, ses conceptions…
La famille, « cellule de la base de la société », comme le rappelle le magistère de l’Eglise, est avant tout une « communauté humaine » ; qui dit vie communautaire, dit aussi heurts, risque de blessures d’amour-propre, de malentendus, de querelles, de lassitude et d’énervement… Mille petites aiguilles, comme diraient sainte Thérèse d’Avila et sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui sont comme autant de brindilles de la Sainte Croix.
Or, la Croix ne peut se porter qu’avec le Christ : et par la prière nous pouvons Lui demander son aide, quand le poids des fardeaux nous accable. Louis et Zélie ont connu bien des contrariétés : familiales, professionnelles… la maison des Martin n’était pas toujours de tout repos, et parfois des drames déchirèrent la famille : maladies, deuils, trahisons…
Mais rythmer leur journée par des temps de prière communs, dès le lever (Louis et Zélie allaient à la messe très tôt le matin) et se placer sous l’influence de l’Esprit Saint les ont aidés à traverser toutes les anxiétés, difficultés ou détresse, en demeurant dans l’amour et dans la paix, malgré la souffrance.
- comme eux, nous pouvons prier le Seigneur afin qu’il protège notre famille, nos enfants ; ainsi nous pourrons nous en remettre à Sa Providence, et lutter contre des angoisses inutiles.
- face à des déceptions ou des trahisons, nous pouvons prier le Dieu de toute miséricorde de nous aider à pardonner, comme Zélie sut le faire tout au court de sa vie. Le pardon nous libère et nous ouvre à une joie nouvelle.
- dès avant son mariage, Zélie priait pour celui qui deviendrait son époux. Mais après notre mariage, il n’est pas temps d’arrêter ! Et Louis et Zélie n’ont eu de cesse de prier l’un pour l’autre, et pour leurs enfants. À leur suite, nous pouvons prier pour sa femme ou son mari, ou pour nos enfants, en les confiant à Marie à travers cette belle prière.
- enfin, des prières de délivrance et de guérison peuvent aider à soigner des blessures enfouies qui continuent à causer des souffrances. Avec la grâce de Dieu, rien n’est irrémédiable ou désespéré !