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Le Sacré-Coeur dans la famille Martin

Juin 2021

Alors que s’ouvre le mois du Sacré-Coeur, fêté en ce 11 juin (chaque année, la Fête du Sacré-Coeur a lieu le 3ème vendredi après la Pentecôte), redécouvrons ce coeur brûlant d’amour pour nous, qui veilla si tendrement sur la famille Martin, et en qui sainte Thérèse nous invite à nous immerger.

Marie-Louise Guérin, soeur de sainte Zélie, devint religieuse visitandine au Mans sous le nom de soeur Marie-Dosithée. C’est sans doute là qu’elle découvrit la vie et la spiritualité de sainte Marguerite-Marie Alacoque, témoin privilégié des « merveilles de son amour et [des] secrets inexplicables [du] Sacré-Cœur ». Si la dévotion au Sacré-Coeur est bien plus ancienne (on la rencontre notamment chez sainte Catherine de Sienne ou saint François de Sales), les apparitions de Jésus à sainte Marguerite-Marie, dans le couvent de la Visitation de Paray-le-Monial en 1673, au cours desquelles Il affirma l’importance de la dévotion à Son Coeur, et demanda la consécration de la France à « ce Coeur qui aime tant les hommes », lui donnèrent une impulsion prodigieuse en France.
En 1864, Marguerite-Marie Alacoque fut béatifiée par le Pape Pie IX. Léonie Martin, née le 3 juin 1863 (le mois du Sacré-Coeur) était gravement malade : on craignait pour sa vie. Sa tante Marie-Dosithée entama aussitôt une neuvaine à la nouvelle bienheureuse, en demandant non seulement la guérison de Léonie, mais aussi et surtout la sainteté.
Longtemps après, Léonie évoquait sa guérison miraculeuse, due aux prières de sa tante et à l’intercession de Marguerite-Marie (qui sera proclamée sainte le 13 mai 1920 par le Pape Benoît XV). Sur les pas de la sainte du Sacré-Coeur de Jésus, elle devint à son tour religieuse visitandine.

Léonie Martin, religieuse à la Visitation de Caen

Dans ses lettres, Zélie évoque « la Petite Oeuvre du Sacré-Coeur » d’Issoudun, à laquelle la famille Guérin versait des aumônes : elle reproche gentiment à son frère de s’en être retiré. Zélie mentionne régulièrement sa confiance dans la prière au coeur du Christ : « J’ai prié le Sacré-Coeur afin que, si c’est une mauvaise spéculation pour les gens qui veulent acheter, cela ne se fasse pas », « Je commencerai dimanche une neuvaine au Sacré-Coeur… »
À travers l’influence de soeur Marie-Dosithée, qui entretenait une correspondance suivie avec sa soeur Zélie et qui éduqua les aînées au couvent de la Visitation, la spiritualité de saint François de Sales marqua également profondément le couple et les enfants Martin. Le grand saint savoyard avait une ardente dévotion envers le Sacré-Coeur. Au sujet de la fondation de l’ordre de la Visitation, en 1610 à Annecy, il écrivit : « Notre petite congrégation est un ouvrage du Cœur de Jésus et de Marie. Le Sauveur, en mourant, nous a enfantés par l’ouverture de Son Sacré Cœur. »
Comme le note le Père Joseph Piat dans les biographies qu’il écrivit sur les membres de la famille Martin, l’amitié et la tendresse conjugales, l’éducation des enfants et l’atmosphère familiale étaient imprégnées de la générosité, de la finesse, de la liberté et de cette suave fermeté salésienne qui mêle harmonieusement douceur et bienveillante autorité, et qui est un fruit du Sacré-Coeur de Jésus.
Marie Martin, fille aînée des saints Louis et Zélie, prit le voile au Carmel sous le nom de « soeur Marie du Sacré-Coeur ».
C’est donc à l’école de l’amour familial et de l’évêque de Genève, que sainte Thérèse reçut ses premières impressions du Coeur de Jésus, qui allait peu à peu embraser sa vie entière et consumer son propre coeur.
À l’exemple de la famille Martin, nous pouvons faire du Sacré-Coeur le foyer enflammé d’amour de notre famille…

Marie Martin, soeur aînée de Thérèse, deviendra religieuse sous le nom de « soeur Marie du Sacré-Coeur »

Dans une de ses prières, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus nous enseigne à offrir, dès le lever du jour, « toutes [nos] actions [de ce jour], dans les intentions et pour la gloire du Cœur Sacré de Jésus… »
Dans une lettre à sa soeur Céline, elle écrivait : « Tu sais, moi, je ne vois pas le Sacré-Cœur comme tout le monde. Je pense que le Cœur de mon époux est à moi seule, comme le mien est à lui seul et je lui parle alors dans la solitude de ce délicieux cœur à cœur, en attendant de le contempler un jour face à face… »
Thérèse fut reconnue sainte le 17 mai 1925. Le même mois de la même année, le 24 mai 1925, Madeleine-Sophie Barat, fondatrice en 1800 de la Société du Sacré-Coeur de Jésus et grande apôtre du Sacré-Coeur, fut elle aussi canonisée.
La dévotion au Coeur de Jésus, qui peut sembler anachronique et démodée, connaît pourtant une nouvelle croissance : en témoigne le dynamisme du sanctuaire de Paray-le-Monial, mais aussi la puissance d’intercession de sainte Thérèse, indissociablement liée au Sacré-Coeur, qui, dans le Manuscrit B, se sentait le courage « d’un Croisé, d’un Zouave Pontifical » et rêvait de « mourir sur le champ de bataille pour la défense de l’Église ». Le 2 décembre 1870, les volontaires français du corps des zouaves pontificaux qui combattent en France contre l’invasion prussienne, dans une charge demeurée célèbre, sous la bannière du Sacré-Coeur, reprennent le village de Loigny, alors que tout semblait perdu et que l’armée française s’effondrait de toutes parts face à l’avancée des troupes prussiennes. Le 11 janvier ils reprennent le plateau d’Auvours, et le 28 mai ils se consacrent au Sacré-Coeur ; ces événements seront l’une des inspirations de la construction de la basilique du Sacré-Coeur, où Thérèse viendra en pèlerinage avec son père en 1887. C’est dans la crypte qu’elle se consacrera au Sacré-Coeur de Jésus.
Les fruits de l’intercession thérésienne semblent souvent liés à la dévotion au Sacré-Coeur : ainsi la Vendée, terre infusée par la foi dans le Coeur de Jésus, et qui lui est consacrée depuis 1870, est aussi un lieu de la spiritualité thérésienne : l’abbé Gabriel Martin y fonda les Missionnaires de la Plaine et les Soeurs Oblates de sainte Thérèse, deux congrégations dont la sainte Patronne est la Petite Thérèse.
Ce lien avec la terre vendéenne (où vécut le grand-père paternel de Zélie) nous rappelle que le grand-oncle de Zélie, Marin-Guillaume Guérin, prêtre qui refusa de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé, entra dans la clandestinité en 1792. Arrêté puis déporté à l’île de Ré, durant sa captivité il fonda, avec d’autres prêtres détenus, une Association du Sacré-Coeur, qui, raconte le Père Thierry Hénault-Morel dans sa biographie de Louis et de Zélie Martin, « soutenait ses membres dans l’acceptation de la volonté de Dieu, la charité fraternelle et le pardon des persécuteurs ».

En ce mois, nous pouvons reprendre le beau chant de Thérèse dans sa Poésie n°23 :
J’ai besoin d’un cœur brûlant de tendresse Restant mon appui sans aucun retour, Aimant tout en moi, même ma faiblesse… Ne me quittant pas la nuit et le jour. Je n’ai pu trouver nulle créature Qui m’aimât toujours, sans jamais mourir Il me faut un Dieu prenant ma nature, Devenant mon frère et pouvant souffrir !
Tu m’as entendue, seul Ami que j’aime Pour ravir mon cœur, te faisant mortel Tu versas ton sang, mystère suprême !… Et tu vis encore pour moi sur l’Autel. Si je ne puis voir l’éclat de ta Face, Entendre ta voix remplie de douceur Je puis, ô mon Dieu, vivre de ta grâce Je puis reposer sur ton Sacré Cœur !
O Cœur de Jésus, trésor de tendresse C’est toi mon bonheur, mon unique espoir, Toi qui sus charmer ma tendre jeunesse Reste auprès de moi jusqu’au dernier soir Seigneur, à toi seul j’ai donné ma vie Et tous mes désirs te sont bien connus C’est en ta bonté toujours infinie Que je veux me perdre, ô Cœur de Jésus ! (Poésie 23)

Image du Sacré-Coeur qui était sur la porte de la cellule de Thérèse au Carmel de Lisieux

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