« Nous sommes appelés à être guéris par le Seigneur »
Homélie du 20 février 2021
Nous aimons nous rappeler ces mots très lumineux, écrits par le père Paul Boudiquey dans une contemplation du Fils prodigue de l’évangile de Saint Luc. Ces mots, je vous les cite :
« Accepter d’être aimé. Accepter de s’aimer. Nous le savons, il est tellement facile de se haïr. La grâce est de s’oublier. La grâce serait de s’aimer humblement soi-même comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus Christ ».
C’est cette grâce qu’atteste l’évangile de ce jour en la personne du publicain, que Luc appelle Levi et que, bien placé pour le savoir, l’évangile de Saint Mathieu appelle Mathieu car la tradition pense que c’est de lui qu’il s’agit. Cette découverte bouleversante de se savoir aimé puis accepter à son tour d’aimer, c’est la conversion de notre ami Mathieu Levi à laquelle nous sommes aussi conviés à l’intérieur de ce Carême.
C’est une grâce qui porte du fruit et qui se partage puisqu’on voit Mathieu aller inviter ses amis à venir partager ce repas de grâce auquel il les convie. Qu’ils partagent, eux aussi, ce bonheur d’une telle conversion. Résistent les pharisiens et les scribes qui récriminent. Ils ne vont pas comprendre que le Seigneur ait cette attention à l’égard de ceux qui ont l’impureté, à leurs yeux, du péché :
« Je ne suis pas venu appelé des justes mais des pêcheurs pour qu’ils se convertissent ».
Cette parole touche pharisiens et scribes. Si leurs coeurs étaient plus humbles, ils seraient remplis de confiance puisque eux aussi ont à reconnaître qu’ils ont besoin d’un tel médecin. Qui que nous soyons, nous sommes appelés à être guéris par le Seigneur.
C’est peut-être une des choses auxquelles le Carême nous appelle. Pour le vivre en Eglise, je vous propose de reprendre cette prière que nous avons déjà récité lors du Mercredi des Cendres. Celle qui a nourri Louis Martin pendant sa vie de foi, vie qu’il a vécu sur la Terre et que nous avons traduit à la première personne du pluriel car ce chemin nous est proposé à tous.
Mon Dieu, notre Dieu
Nous voulons nous donner à vous
Donnez-en nous le courage
Fortifiez nos faibles volontés
Si nous n’avons pas la force de nous donner à vous
Attirez-nous à la douceur de vos parfums
Entrainez-nous après vous par les liens de votre amour Seigneur
Ô misère infinie, que votre seule miséricorde peut surpasser
Moins nous avons de courage, moins nous avons de lumière
Et plus nous avons été dignes de votre compassion, Ô Dieu bon.
Des mots qui ne sont pas sans rejoindre ceux par lesquels se terminait ce magnifique Psaume 85, que nous pouvons reprendre en méditation :
Toi qui est bon et qui pardonne
Plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent
Ecoute nos prières Seigneur
Entends notre voix qui te supplie…«