Une relation juste et réconciliée…
Fête de Notre-Dame de Guadalupe – Homélie du 12 décembre 2020
Le prophète Élie apparait plusieurs fois dans l’Evangile.
Au début, à travers cette figure du Baptiste dont certains pensaient que c’était son retour, car le judaïsme considère que celui qui annoncera le Messie, c’est Élie revenu.
Il est à l’origine de la mission de Jean le Baptiste. Il apparait ensuite au terme, lors que le Christ est sur la croix et qu’il en appelle à son père. Un certain nombre de participants de cet événement pensait qu’il appelait le prophète Élie. Comme pour nous dire qu’avec la mort de Jésus, s’accomplit la manifestation du Messie dans sa plénitude…
Élie ne peut être que là pour reconnaitre en Jésus le Messie. Il est intéressant, dans cet entre deux, de voir ce que nous dit Ben Sirac le sage du prophète Élie.
Ben Sirac évoque les grandes figures de l’Ancien Testament. Dans son paragraphe sur le prophète Élie, il précise qu’il « sera là pour apaiser la colère avant qu’elle n’éclate afin de ramener le coeur du père vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob. »
Au fond, ce qui va caractériser cette présence d’Élie à la venue du Messie, c’est cette oeuvre de réconciliation, de paix, d’unité.
Nous nous souvenons que quand ce manifeste le Messie en la personne de Jésus, il est celui qui, par sa mort, réunit en un seul peuple ce que leurs pêchés avaient séparés. Il rétablit l’unité entre la famille humaine et les enfants de Dieu.
Cette mission d’unité, manifestée par le prophète Élie, trouve aujourd’hui avec la Vierge de Guadalupe, comme un prolongement. Il est très troublant qu’en 1531, quand la Vierge Marie apparait à Juan Diego, elle est métissée et en tenue aztèque. Juan Diego portera sur son poncho cette image d’une Vierge Marie, partageant la culture de son peuple.
Le pape François et, avant lui, le pape Jean-Paul II, ont insisté beaucoup à ce sujet. L’an dernier, François disait que la Vierge Marie, telle qu’elle se manifester à Guadalupe, est éminemment la métisse.
Par son oui et par l’accueil de son fils, elle est métissée à Dieu. Elle partage avec Dieu quelque chose d’intime. Et par son fils également qui nous la donne pour mère, elle est métissée avec toute l’humanité.
Ce métissage de la Vierge Marie, partageant, touchant à la nature du Seigneur, sa nature divine mais aussi la nature humaine, est un aspect très fort.
Cette année, nos amis du Canada fêtent Notre Dame de Guadalupe dans cette dynamique d’une présence aux Amérindiens telle qu’elle s’est présenté lors de son apparition, en communion avec tous ces peuples premiers, très solidaires et liés à la nature.
Confions à la Vierge Marie les hommes modernes que nous sommes, trop souvent insolents à l’égard de la nature, à la manière de la traiter, de l’user et parfois d’en abuser.
Demandons à Notre Dame de Guadalupe de retrouver cette relation juste et réconciliée, y compris avec la nature.